Pont de neuilly – 22h11

J’ai jeté tous mes romans dans le feu du ciel
En espérant qu’ils fassent rêver les anges
Je courrais entre les tours du quartier de La Défense
Le vent giclait en étoiles pluvieuses depuis l’Arc de Triomphe
Et des geysers de lumière fondaient sur l’asphalte blanc
Depuis le pont de Neuilly cette nuit
Les gratte-ciel se mélangent aux fuseaux de lueurs vives
Et dans le noir de ma pupille l’or de l’espoir renaît
J’ai sauté du haut d’une banque d’affaires
Quand je me suis relevée, j’étais devenue un fantôme
J’ai regardé mes mains, j’ai tournoyé en dansant sur moi-même
Le monde était devenu sépia
Tu n’existait plus que dans mes pupilles
Mon cœur t’a abandonné au présent et au futur
La mort m’a happée dans un passé sans fond
Comme un océan, la mort, aux couleurs sépia
Les dômes au-dessus de nous étaient en verre ochre
J’ai mis un coup de poing dans l’un d’eux
Et de la terre s’est mise à dégouliner jusque dans la rivière
J’ai fermé les yeux et mon cœur a été irradié par ton souvenir
Quand je les ai rouverts, il était 22h11, en 2023
Le boulevard circulaire de la Défense émettait des bruits d’ambulance
Les gyrophares criblaient de lumière bleue les étoiles livides
Et je suis rentrée chez moi mes mains dans les poches de mon jean
A rêver que demain soit un sac de frappe que je puisse cogner
Jusqu’à avoir le corps endolori d’avoir trop vécu

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