Noël à Los Angeles


L’amour est la violence la plus pure
Une neige de meth sans couronne mortuaire
Je t’attends dans un pénitencier de cristal
Qui renferme mes rêves les plus ensorcelés

De ton visage j’ai fait un ciel pour mon âme
Des tes yeux un tunnel pour ma liberté
Je parcours le monde en me rappelant tes rêves
Je me défends contre la mort en murmurant ton nom

Et quand la vie me glisse des mains comme une écharpe de soie,
Que mon destin semble s’échapper sur des chevaux de feu
Qui galopent sur la prairie insensée de mes songes
J’implore les Dieux insincères de me laisser te faire une dernière prière

De retour sur la plage, sous un soleil rougeoyant :
Allez, monte le volume de la radio
Laisse-moi te parler de la folie
Et des larmes bleues de Los Angeles
Du bruit qu’elle firent en inondant la cité d’argile


Les citoyens brandissent des torches de sucre
Sur les vitrines apparaissent des croix gammées
Entendez-vous chanter le lendemain ?
J’ai perdu mes gants en daim dans un caniveau

Et les meurtres invisibles se réveillent
A la lumière de nos souffrances insolubles
Le dos courbés sous des pluies de champagne gelé
Les paysans de cendre de nos cités

Hollywood en constellations d’éclats de rire
Sur les divans l’ombre de nos passés
Et sur la neige la luge d’une âme damnée
Noël étincelle, voici ma dernière prière,

je te la fais une dernière ligne prostré sur la cuvette,
Le verrou des WC est cassé
Les stroboscopes racontent l’histoire d’un pyromane
Rendu fou par les lumières nocturnes

Allez, monte le volume de la radio
Laisse-moi te parler de la folie
Et des larmes bleues de Los Angeles
Du bruit qu’elle firent en inondant la cité d’argile


Laissez-moi griller tous les feux rouges
De l’avenue qui mène chez elle
Laissez-moi conduire en état d’ébriété
Donnez ma carte grise au premier policier

De cette ville — nos exercices de moralité
Sont comme des serments d’amour fragile
Aussi inutiles qu’une averse d’eau salée
Dans un désert de sables mouvants

Loin de la rampe d’accès à l’autoroute
Un chanteur flingue un tube des années 90
Marijuana sur l’asphalte lissée
Par les roues de ma BMW

La messagerie téléphonique
Laisse entendre une voix que j’ai aimée
Les draps défaits le soleil oxydé
Sur la piscine aux courbes aqueuses

J’ai pris un Valium pour oublier le goût salé
De la lumière sur ma peau blanche
M.T.V résonne dans le chalet en pin
De la poudre sur la carte postale

Les enfants qui applaudissent Noël
Ont les yeux vitreux du crime organisé
La bouche pulpeuse comme des nuages engrossés par la pluie
Et je bois un pepsi en oubliant ton nom et Sunset boulevard

Le juke-box passe une chanson de mon adolescence
Une fille aux cheveux ultra-courts accoudée au flipper
Me regarde comme si j’étais un train en marche pour l’enfer
Je vais m’endormir la beauté de la nuit se perd

L’amour – une satanée bouffée de cigarette
Et ce goût qui vous prend à la gorge
Un peu de menthol et de stupeur plus loin
La route est loin d’être aussi accidentée ;

J’ai joué aux cartes avec le vent
Il ne m’a pas laissé abattre mon dernier pli
Il m’a giflé cet enfant de salaud
Il m’a pris et la vie et la poésie

Des lunettes de soleil roses
Do you really want to hurt me ?

J’ai brisé mon miroir de poche
En embrassant le barman du Avalon

Les ondes de chaleur
Emeuvent les stores de cette pièce climatisée
J’ai regardé par la vitre épaisse
Los Angeles pleurait des larmes de pitié

Je t’entends rire depuis mon rêve de cristal
J’ai versé mon gin tonic sur la plaie ouverte
De ton souvenir — et écorché vif mon agenda
Voici ma dernière prière :

Allez, monte le volume de la radio
Laisse-moi te parler de la folie
Et des larmes bleues de Los Angeles
Du bruit qu’elle firent en inondant la cité d’argile

L’amour est la violence la plus pure
Une neige de meth sans couronne mortuaire
Il y a des flashs jusque sur mon frigo —
Et les filtres de mon Smartphone obscurcissent ton sourire —

De ton visage j’ai fait un ciel pour mon âme
Des tes yeux un tunnel pour ma liberté
Je parcours le monde en me rappelant tes rêves
Je me défends contre la mort en murmurant ton nom

Et quand la vie me glisse des mains comme une écharpe de soie,
Que mon destin semble s’échapper sur des chevaux de feu
Qui galopent sur la prairie insensée de mes songes
J’implore les Dieux insincères de me laisser te faire une dernière prière

De retour sur la plage, sous un soleil rougeoyant :
Allez, monte le volume de la radio
Laisse-moi te parler de la folie
Et des larmes bleues de Los Angeles
Du bruit qu’elle firent en inondant la cité d’argile

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