Mii siidii gul’lo ? (Quoi de neuf)
La crête de glace traverse le lagon
Il fait un froid déchirant les cœurs sensibles
La nuit parsème de noir la neige
Les phoques s’endorment près d’une crevasse
Mus jorrá oaivi (la tête me tourne)
Le ciel violet lance des éclairs
J’ai oublié mon nom dans les glaces brûlantes
Et les étoiles me lèchent le visage
De leur langue brillante et pure
Leatgo don sihkar (est-ce que tu es sûr)
N’as-tu pas oublié ton âme en ville
Ces étendues de flocons n’ont pas de coeur
Les sorciers habitent au centre de la terre
Ils respirent les braises de l’hiver
De lean sihkar (Oui je suis sûr)
Je pars pour ne jamais revenir
Les bourrasques me transportent
La neige s’élève en fumée
Et le soleil la fait disparaitre
L’einnosteaddji (la voyante) avait vu juste
Mon fantôme pourfend la pluie
Il se débat hors de mon corps,
Au-dessus du lagon fumant
Et il arpente le pays same