La Rochefoucauld

Le comte d’Estissac s’adressait à la nuit
En déclamant des vers infernaux
Il tournait le dos au soleil
Frondeur devant la nuit battante

Aveuglé par le soleil rougeoyant
Il assiègea la ville de Cognac
Le cardinal en prit ombrage
Et l’emprisonna pour huit jours

La fée Mélusine
S’est jetée du haut du donjon
Comme une idée passionnée
Dans l’air insipide d’un salon


Il cueillait les roses sur le pavé
Et le sourire des passantes
Les salons accueillaient son pas lourd
Lorsqu’il maltraitait les conventions

Et la perle de l’Angoumois
Est ensevelie sous l’Histoire
La rivière qui arrose le parc du chateau
Se souvient de son rire bruyant

Les galeries hantées par ses colères
Et les arcades à l’italiennes
Protègent des rayons sulfureux
Un couple de jeunes gens

A qui le présent fait un pont de lumière
Il cueillait des roses sur le pavé
Il tournait le dos au soleil,
La Rochefoucauld repose dans l’ombre de nos morales

La fée Mélusine
S’est jetée du haut du donjon
Comme une idée impertinente
Dans le scandale étouffé d’un salon


Et nos rêves protègent le fantôme de la magicienne
D’un soleil terrifiant et muet
L’Histoire coule comme une rivière
Dans les yeux des visiteurs

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s