Le lac de Lamartine

Je suis un flic hanté par une poésie :
Le lac de Lamartine gisait dans un écrin —
De sang. Et je n’eus plus lors qu’une seule envie
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Le Financial Times trempe dans une jelly moisie
Il y a de la meth sur la chaise, du soleil sur les volets clos
J’ai fermé les yeux longtemps, je me suis assis
Seul dans ce grand condo

Un meurtre avait eu lieu, l’odeur du désespoir
Partout, le sang séché à terre faisait l’aveu
De ce qui avait dû se passer hier soir
De tendres et sanglants adieux,

Le vélo attend encore sa propriétaire,
Il y a un livre déchiré sur le lit,
Et tourbillonnant sans destin, de la poussière ;
Une tristesse infinie

Je suis venu jeter mon insigne dans l’eau
De ce lac de sang qui habite ma conscience
Noyer dans l’onde d’une source séchée trop tôt
Et boire mon impatience

Et les années de doutes ont pavé mon chemin
Je n’ai fait que survivre à des corps entassés
Je n’ai fait qu’espérer que le fiévreux destin
Me retrouve encensé

Je quitte la police, je marche sur l’eau blanche
De mon âge avancé, j’essore ma gloire passée
Cette femme peut m’oublier, moi je me couche,
Dans un dernier été

Il sera loin déjà, le dernier criminel
Le dernier dossier, que j’ai ce jour refermé
Il me contemple, roi de sa prison bleu ciel
Et je reste muet

Lamartine peut pleurer sur ma lâcheté d’homme
Moi je quitte les fards, je pars dans la forêt
M’asseoir sur un tronc d’arbre, et soulager mon âme
Et mes nombreux regrets

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