Je sais que les étoiles meurent
Attirées par le charme trouble des galaxies vénéneuses
Je sais que le ciel s’est vidé
De sa lumière
Mais si tu t’arrêtes un instant cueillir cette fleur rouge,
Ses pétales dispersés sur la glace d’un lac impie
Sur lequel le soleil crache
Mille rayons dispersés comme des stroboscopes,
I’ll take you dancing,
Au-delà de la nuit en enluminures brillantes sous l’auvent du jour
Je vais marcher sur la glace jusqu’à m’effondrer dans l’eau froide
Nageant sous la stratosphère, une musique entêtante pour tout vêtement
Je vais danser un crawl à la lumière des errances politiques,
Vernir le monde de mes rires polis par la souffrance
Et quand tu me rejoindras dans l’ancestral oubli
Nos mains unies dans la tombe, comme elles le furent dans le monde,
Les herbes frémiront sous les salves des canons
Nos yeux fermés revisiteront l’Histoire
Les champs de bataille à la lumière calcinée,
Les salons trop lustrés, et les sourires figés
Cet enfant qui regarde dans une longue-vue.
I’ll take you dancing,
Et le monde s’élargit, quand nous poursuivons le ciel au-dessus du niveau de la mer
Dans cette petite ville endormie comme un chiot
Roulée en boule sur la plage au bord d’un océan rose
Les larmes giclent sur le sable glacial,
Et les politiciens démolissent les falaises qui jadis recueillaient les soupirs de la mer.
Je sais bien que les étoiles ne meurent qu’une fois
Mais dans l’explosion de nos consciences tranquilles,
Roulée en sang dans le caniveau de l’ivresse,
J’irai chercher l’oubli dans le pardon de ton regard,
J’irai chercher l’amour, l’Histoire et le grand soir
Dans la fièvre sans destin des grandes capitales.
Sur un journal mouillé qui se décompose dans une flaque brune,
Et nos doigts se referment sur le Temps ; et le soleil sur l’herbe
Dessine une idée vague, comme une seconde de mai.
Avant que nos idéaux ne s’éteignent comme des lampes à l’huile
Dans un hangar livré aux oiseaux et aux bandits prostrés,
Je t’emmènerai danser sur la piste éternelle,
Le ciel devenu un ruban de cristal,
Le rock sera notre répit dans cette antre de nuit
Nous danserons jusqu’à ce que la lumière nous emmène
Jusqu’à ce que notre sueur forme d’épais nuages
Jusqu’à ce que les gazons impeccables
Qui bordent les villas de tous les parcs à l’abri du monde
S’émeuvent de notre sort
Dansons
Take you dancing