Au cœur de la forêt Grünewald
Une tour radar dans l’obscurité
Deux enfants qui mâchent un chamallow
Le soleil sur l’usine désaffectée
Une vue vertigineuse sur Berlin
Une danseuse sous une voûte en stuc
Robe de flamenco, le soleil disparaît
Et chasse les nuages voyeurs
Dans un parc d’attraction soviétique
Laissé à l’abandon des oiseaux migrateurs
J’irai décrocher la lune de son perchoir d’argent
Sur la grand roue envahie par la nature
L’aéroport de Tempelhof déserté
Le souvenir des roues sur la piste
Mes yeux clairs la pluie et le goudron
Quelqu’un a allumé une radio sur l’herbe
La boîte Cassiopeia ne ferme qu’à 4h30
J’irai renverser ma tequila sur votre veste
Dans une rue inondée de monde qui mène
Jusqu’à un skate park d’où s’échappent des rires
J’ai gratté le mur mes ongles recouverts de graffs
Ont saigné un instant j’ai tracé sur la rivière
Des vagues incarnat qui reflétaient le soir
Les gratte-ciels en sont restés muets
Le portrait de Martin Luther King
Des lettres en arabesques sous les étoiles
Berlin à 360 degrés ma main en visière
Et le matin n’a qu’à nous rattraper
Un burger a élu domicile cet été
Dans d’anciennes toilettes publiques
Des fillettes jouent au cerceau devant un bar
Une odeur de rose et de bière parfume l’air
Dans un entrepôt, les stroposcopes s’allument
Une musique sortie de la tombe d’un poète
Ressuscite la nuit que les bougies font osciller
Près de la rivière dans un restaurant tranquille
A quelques mètres d’un canal d’eau sale
La bicoque hantée d’un émigré turc
Se rappelle aux souvenirs de la liberté
La clôture de métal est piquetée de marguerites
Enjambons la rivière Spree
Au rythme des battements de cœur de Berlin
L’eau tournoie vite, ce soir les touristes hâtent le pas
La nuit a décidé d’aller boire un verre avec eux