Î nê-ân bâz nârâz ut (je suis en colère contre vous)
Adossée au puit dans le verger, j’ai longtemps prié
Dans Kalat les saisons éclosent comme des fleurs de mai
Le lapis lazuli des montagnes dans le dos
Le col de Bolan frémit sous un murmure et le vent siffle
Assise près d’un genévrier j’ai embrassé la terre rouge
Dans les hautes terres j’ai couru jusqu’à Jhalawan
Un vieil homme essayait de déclamer une poésie
Une vache est passée devant le sourire du soleil sur sa nuque
Je me suis endormie sur une broderie qui étincelait
Un qawwali résonne dans la plaine, mon Coran me tombe des mains
Je vais partir à l’aventure chercher l’obscurité au milieu de la foule
A Saindak dans les mines de cuivres je murmurerai votre nom
En récitant la fâtêhâ (première sourate du Coran) devant un précipice ombrageux
Dans la nuit de Quetta sous un million d’étoiles
Le Khan de Kalat m’a invitée dans une forteresse en ruine
Observer le lever du jour, et le soleil trempé de pluie
Allahghâ sipârânut nê (que Dieu vous protège)
J’ai vu votre silhouette s’évanouir dans mon sillage rouge
L’Océan Indien gelait sous vos regards de glace
M’avez-vous tendu la main ? — Dâ jwân mafaro (ce n’est pas convenable)
Nî antae ishtâfî ut (pourquoi êtes-vous pressé ?)
Allons marcher ensemble jusqu’à entendre le chant des aigles
Bâz barf taming-ân shâr-tî kasark band marêra (de fortes chutes de neige bloquent les rues de la ville)
Avez-vous rendez-vous avec le vent ?
Kanâ ust khalt kanning-atî ê (j’ai une douleur au cœur)
Dâna ant ilâj maro ? (quel est le traitement ?)
î zargar-nâ dukân-ân tchalav-as jorh karefiva (je ferai faire une bague chez le bijoutier) alors
Darwâza-e mal (ouvrez-moi la porte), là où je suis partie
Silâ-ghâtâ halling bâz âsân ê (les armes sont faciles à acheter)
Nana warnâ nasha kêra (quelques jeunes prennent des stupéfiants)
La fumée de l’opium transforme les nuages en exaltation
Î nê-ân bâz nârâz ut (je suis en colère contre vous)
Ce pistolet que j’ai acheté à une zebâghâ masir (jolie jeune fille)
Je vais m’en servir pour fusiller le temps
Bâz barf taming-ân shâr-tî kasark band marêra (de fortes chutes de neige bloquent les rues de la ville)
I avlîko darja-tî safar kanning khwâva (je veux voyager en première classe)
M’envoler vers le revers de la manche de la nuit du Pakistan.
Note : le brahoui est une langue dravidienne du Pakistan parlée au Baloutchistan.