Le vieille homme habîte le sud-ouest d’Ellan Vannin (l’île de Man)
Le soir il verse de l’eau salée sur le coghal (centre d’une blessure) de sa mémoire
La mer d’Irlande tire les rideaux océaniques aux quatre points cardinaux
Les toastracks (trams) tractés par des chevaux l’amènent jusqu’à la mer
Il regarde les navires chargés de hareng repartir vers l’aley (zone de mer agitée et fructueuse)
Puis à Crookhaven dans la prairie, il a rencontré un prêtre
Un shynnagh (renard) s’est invité dans leur entrevue
Il venait de la keyll (forêt) sous le soleil glacial
Le jouyl (diable) riait au-dessus de son visage ridé, mais il a chuchoté au prêtre :
« Qu’importe si je meurs bientôt, qu’on disperse mes cendres sur le mont Sniall (Snaefell) »
Ma thie (maison) restera toujours debout après moi
Auprès de la rivière Glass et de ses flots ténébreux »
Un kayt (chat) joue avec le fil de mon rouet
Moi qui suis le maître du temps, j’en reprise la couverture effilochée
Avec la laine brune des moutons loaghtan
Tandis que l’âme du vieillard d’Ellan Vannin monte néalaibh (dans les nuages)
« Mes enfants prendront soin des keeills (croix celtiques) a-t-il confié au prêtre
Mais déjà voilà que j’entends l’eean (oiseau) des morts »
Il s’est penché avant de mourir. Il a cueilli un genévrier
« J’en ferai du gin pour mes enfants et moi »