مو جاي عبالي/ muu jey 3a bali (je n’ai le cœur à rien qui vaille)
Les braises pleuvent sur mon pays
Je cherche une feuille de papier pour y écrire ce poème
Dans Damas les mosquées sont restées éclairées
Le soleil a creusé sa propre tombe
3ala mahlak/على مهلك (prends ton temps)
Quand tu auras compris que le ciel ne peut vivre sans air pur,
Je t’attendrai devant la mosquée des Omeyyades
Et si une vieille femme caresse ta joue rouge
C’est que j’ai pris la forme d’une mendiante
J’ai cherché dans toute cette vie une بنت الحلال/ bint elhalal (une fille bien)
Jusqu’à croiser son regard près d’un étal de fruits confits
Un mendiant léchait la poussière blanche du sol
Les étoiles se sont desséchées,
Lorsque leur lumière a absorbé mon âme
بلا زناخة/bala zanaa5a (arrête tes conneries)
Je suis allongé dans un palais en ruine
Un rail de coke, mes lèvres sont sèches
La nuit tombe comme un oiseau atteint par la balle d’un chasseur
Sur Damas enivré par la rose et la drogue
تضرب انت/ tudrub enta (va au diable)
Toi que pour qui j’ai aspergé d’essence ma sincérité
J’ai jeté une mandarine d’Ouzbékistan
Sur le brocart d’or du lac de mon désespoir
L’eau de mes pensées a englouti mon cœur
حل عني/ hail 3ani (dégage ! )
J’ai vu ton visage trois cent jours de trop
Je crache du sang et du sucre sur les pavés
La rue du roi Fayçal a donné l’asile a un assassin
Et je marche sans trop savoir où je vais
Je suis parti plonger ma peine dans la piscine d’un مزرعة/ mazra2a (chalet)
La forêt se dresse comme une armée amaigrie
Le soleil m’a oublié depuis que je ne suis plus rien à tes yeux
Je vais me noyer dans l’eau turquoise
Enveloppé par la soie traitresse de la piscine