Ört ! / Feu ! (Kazakh + Français)

Бір тіл білген жеткіліксіз (Bir til bilgen jetkiliksiz) une langue ne suffit pas
Pour exprimer la fleur bleue, la nuit qui tombe sur la mer d’Aral
Le drapeau or et vert qui flotte sur l’eau noire, les vagues qui emportent mon âme
J’ai brandi un revolver dans le crépuscule, bousculé par la foule
Personne ne me voyait. J’étais un spectre. J’avais vécu mille ans déjà.
Le Kazakhstan (littéralement « pays des vagabonds ») est le pays des oiseaux
Ils se sont posés sur mon arme. J’ai crié dans l’obscurité
Peut-être ton nom peut-être un chant révolutionnaire. Peu importe.

Полицияны шақырыңыз! (Polïcïyanı şaqırıñız!) Appelez la police !
La pluie s’est mise à effacer mes traces
J’ai quitté Almaty et ses fumées denses
Un jeune homme russe serrait la main glacée d’un entrepreneur
Le gazoduc a pris feu, mes mains crispées sur mon revolver
J’ai pleuré dans la nuit moite, dans l’obscurité morte

Сізбен билеуге бола ма? (Sizben bïlewge bola ma?) Danseras-tu avec moi ?
J’ai enfourché un cheval alezan et j’ai galopé sous la pluie
Un véhicule motorisé slalomait sur la plage du lac Jesybay
L’eau claire reflétait ton visage, j’ai tiré trois coups sur la surface du lac
Le palais présidentiel qui bordait la rivière Ichim à Astana
Ne m’a pas entendu. Des fontaines lumineuses ont été installées devant le Concert Hall
Une chanteuse en robe pailletée blanche chante un hymne à la nuit

Қазақша сөйлейсіз бе? (Qazaqşa söylejsiz be?) Parles-tu Kazakh ?
Je marche dans la deuxième ville la plus froide du monde
Je prononce ton nom dans une langue qui m’est inconnue
Quelqu’un a renversé son café sur le tapis usé de la mosquée
La tour d’observation de Bayterek est une aire de jeu pour les oiseaux
Le samruk (oiseau sacré) a pondu un œuf d’or (symbole du soleil)
Les enfants se tiennent la main sous la neige épaisse

Мен сені сүйемін! (Men seni süyemin!)  Je t’aime !
Et je marche comme un fantôme entre les vergers de pommes
La chaîne de montagne du Tian Shan est témoin de ma douleur
La tour de télévision d’Almaty est perdue dans le smog
L’Issyk-Koul dévoile ses eaux turquoise sous un soleil d’acier
La flamme éternelle brûle pour les soldats de la deuxième guerre mondiale
Dans le parc Panfilov près du musée de la musique en brique rouge

Сізбен билеуге бола ма? (Sizben bïlewge bola ma?) Danseras-tu avec moi ?
La nuit tombe sur Almaty, la skyline est une flame épaisse qui ondoie
Les gratte-ciel sont les mèches que j’allume de mon regard noir
Өрт! (Ört!) feu ! La neige tombe sur la patinoire de Medeo,
On entend le bruit d’un train, le mugissement du vent,
Une grille se referme sur ma poésie

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