Rahou yssabb etheldj fledjbal (il neige dans la montagne)
L’air est skhoun (chaud) mon ombre dévalise la lumière
Les oiseaux volent dans les fleurs d’été
J’ai redescendu la montagne par un sentier escarpé
Si tu pars yasaar (à gauche), tu me trouveras peut-être
Au beau milieu d’Alger la blanche, la main sur ta maison
J’ai versé du khamr (vin) alors qu’il pleuvait
Et la terre devant chez toi a pris la couleur de mon sang
Il y a un hiyal (danger) dans ce ciel trop parfait,
C’est la pluie qui me l’a dit, elle qui travaille à l’attendrir
En emportant nos souvenirs dans sa cape argentée
Il y a un hiyal (danger) le cristal du ciel est coupant, m’a dit la pluie
Sbar alia man fadlak (attends-moi, s’il-te-plait)
Attendons les mains noires de la nuit nous protègent
Je vais trouver l’or pour te libérer de tes préjugés
Donne-moi la main, tu peux avoir confiance en moi
Wesh dert fiha? (comment vas-tu depuis la dernière fois ?)
Je t’ai vue pieds nus sur les berges regarder le soleil
Je n’ai pas osé venir te parler, un autre te recouvrait de son ombre.
Nchallah (si Dieu veut) tu te retourneras vers moi un jour
Alors que mes pleurs seront étouffés par le voilage khokhiya (couleur pêche) du soir
Je contemplerai le temps qui s’écoule sans ton sourire,
L’amour – ghali bezzaf (c’est un sentiment trop cher)
Je ne peux me payer qu’un peu de ton respect
Une étoile zina (belle) me console en me promettant
Que le respect est une rose dont chaque pétale tombé à terre
Fait parfois naître sur la terre un rosier plus pourpre que la passion
Prends ma main, plonge la dans la froideur de la nuit d’Alger,
Dis-moi quelque chose que je ne sais pas,
Le ciel a une teinte kemmoun (cumin), les colombes se moquent de nous
Les hamams referment leurs porte, ça sent le savon et les cheveux mouillés
Le soir s’étoile de parfums ils s’attardent sur tes pas