J’ai marché longtemps en écrivant nos noms sur chaque dhiri (pierre)
Quand j’ai refait le chemin en sens inverse
Du gitil (sable) colorait la terre arak’ (rouge)
Le bijli (éclair) a fendu un tronc d’arbre couché
Un sal (an) a passé depuis que la pluie t’as chassé de ma mémoire
Prends ma main tends le bras touche des doigt cette itil (étoile)
Fais jaillir sa lumière sur les flots du jola (lac)
Le crépuscule se drapera bientôt d’un rimil (nuage) de cuivre bleuté
Le silence sada (blanc) a recouvert la soie de mes soupirs
Le serma (ciel) pleure sur mes épaules nues
Un seta (chien) est venu lécher mes blessures
La plume d’un passereau est tombée dans une flaque glacée
J’ai regardé un hako (poisson) jouer avec la tempête
Les hommes coupaient la seule haka (fleur) de la forêt
Les vents furieux ont déraciné mon cœur
Un sal (an) a passé depuis que la pluie t’as chassé de ma mémoire