La pierre des heures au cou,
Je m’élance dans la houle d’un océan malade,
Les anguilles s’écartent et l’ombre m’envahit,
La marée pourrit sur le sable des âges,
Et le ciel ridé s’obscurcit de superstitions pourpres
La beauté des roses a la violence d’un chant de guerre
Les fruits du pommier noir dégoulinent d’espoirs déçus
Laissez-moi trahir le vent, mettre le feu aux horloges,
Je suis perdue dans le temps
Du sang perle des montres des hommes d’affaire,
Leurs aiguilles sont des coups d’épée dans l’eau du soir
Une fourmi rouge est montée sur mon épaule nue
Pour observer le monde blanchir comme un vieillard
J’ai donné l’asile à un poète quelques secondes
Ses cris de rage envahissent encore ma tombe