Yiite ngen hubhii (le feu s’est allumé)
Jai laissé tomber des almeeti (allumettes) sur la terre humide
Keroona no kewta (la guitare résonne)
La nuit brûle, j’ai mis le feu au village de mes ancêtres
J’ai le giilol (vertige) la fumée me pique les yeux
Une sumoode (brûlure) a atteint mon ombre
J’erre comme feetudho (fou) entre les incendies
En prononçant ton nom comme un yimoowo (chanteur) ivre
J’ai écrit le mariage du soleil et de la lune pendant une hitannde (une année)
Puis j’ai agité le papier trempé devant ses yeux
Comme un drapeau blanchi par l’amour,
O seeki kaydi ndin (il a déchiré le papier)
J’étais le soldajo (soldat) le plus épris de la littérature
Un voleur de vers, j’ai prostitué mon encre, mendié mon art
Tous les matins un sonndu (oiseau) venait me réveiller
En m’éclaboussant avec des gouttes de rosée fraîche
Mes amis, je n’ai vu que son reflet dans mon miroir !
Mais j’ai entendu la voix de ceux qui le connaissent
Bimmbi e kiikiidhe hibhe jantoo innde makko nden (jour et nuit ils louent son nom)
Et il ne me reste que des mains tâchées d’encre
J’arrête d’écrire je veux éteindre l’annoora (lumière) de la poésie
Jooni ko tuuru maa (maintenant c’est ton tour) d’écrire,
Ma main tremble et waqutu on heewii (il est l’heure de la prière)
Une jawre (biche) rit de ma misère depuis les herbes hautes
Les dayhe (racines) de la passion sont profondes
J’ai cueilli des fulerji (fleurs) près d’un vieil arbre
Le ciel sentait la goyave le manioc et le gingembre
Le vent frais ramenait des pétales sur mes joues
Mes amis qui tenez mon corps dans vos mains,
Koni aree yahen, jemmii ! (levez vous et allons-nous en, il fait nuit !)
J’ai été le soldajo (soldat) le plus épris de la littérature
J’ai écrit le mariage du soleil et de la lune pendant une hitannde (une année)
Puis j’ai agité le papier trempé devant ses yeux
O seeki kaydi ndin (il a déchiré le papier)
J’aimerais ce ciel s’il était sans hoodere (étoiles)
Faites que l’obscurité me fasse disparaître
Mais yiite ngen hubhii (le feu s’est allumé)
J’ai laissé tomber des almeeti (allumettes) sur la terre humide
J’ai brûlé le village de mes ancêtre
Pour que le papier s’envole et noircisse le weeyo (vent)
Emmenez-moi loin d’ici, la ndiyan (pluie) commence à tomber
Je ne veux pas que l’on retrouve la moindre trace d’encre
Les dayhe (racines) de la passion sont profondes
Je veux éteindre toutes l’annoora (lumière) de la poésie
J’ai agité le papier trempé devant ses yeux
O seeki kaydi ndin (il a déchiré le papier)
J’aimerais ce ciel s’il était sans hoodere (étoiles)
Je veux me que l’obscurité me fasse disparaitre
Mes amis, je n’ai vu que son reflet dans mon miroir !
Vous qui tenez mon corps dans vos mains,
Koni aree yahen, jemmii ! (levez vous et allons-nous en, il fait nuit !)
Yiite ngen hubhii (le feu s’est allumé)
Note de l’auteur : parfois orthographié peulh et aussi appelé aussi fulfulde ou pular (pulaar ; en ADLaM : 𞤆𞤵𞤤𞤢𞥄𞤪), est la langue maternelle des ethnies peules et apparentées, et aussi une langue seconde employée en Afrique de l’Ouest notamment comme langue véhiculaire par d’autres ethnies africaines. Le peul est parlé par environ 35 millions de personnes. (Wikipédia)