L’armée de l’air inspecte la couleur des nuages
Les avions dansent, le ciel se teinte d’abricots (bombes d’avion)
Laissez-moi changer d’air (disparaître afin d’échapper aux poursuites policières)
Le soleil a brûlé mes espoirs de jeunesse
L’Alcazar (centre de renseignement) rit comme une jeune première
Mon ami s’est allongé (avouer lors d’un interrogatoire) en cinq minutes trente
Un parachutiste dansait dans le ciel de grenades
Les étoiles sont antinationales, la lune fait de la propagande
Un cadavre est retrouvé sur le bas-côté de la route de Meylan,
La nuit est déchirée par la lumière des araignées (croix gammées)
Le conducteur du camion porte un fusil à la ceinture
Les archanges (espions belges) veillent sur le manteau gris de la France
Ma vue est faible, je ne vois plus que des arbres (panneaux en allemand) à l’horizon
Les lampadaires ont la forme interminable des arquebuses
J’ai sorti mon lance-parfum (mitrailleuse) j’ai essayé d’abattre le rideau des nuages
Le visage d’une femme flottait dans l’herbe rouge, oh toi qui m’a donné asile (à un résistant)
Je suis dans l’atmosphère (j’ai disparu) pardonne moi mon amour
Je fais de l’auto-stop avec les étoiles voyageuses
Un avion bombardier me suit en piqué – ou est-ce un rêve ?
La sirène de l’avion mugit dans le vent, j’ai sorti mon azor (pistolet)
J’ai tiré sept fois dans les airs, je partirai sans bagage (au peloton d’exécution) si on me retrouve
Je suis un bandit (maquisard) amoureux, un ange bleu (maquisard de fraiche date)
Une météore a la dynamite fait bourdonner mes oreilles dans la campagne
Les torpilles volantes allemandes seringuent le ciel de sang
Un bourgeois (policier en civil) fume le plâtre d’une nuit verdâtre
Entendez-vous les échanges de coups de feu empoigner la nuit noire
Les cascades (arrestations en chaîne) mettent le feu à l’horizon —
Dites-moi, dites-moi quand la guerre finira ?