Demain, au soir, à l’heure où noircissent les terres,
Je partirai. Vois-tu, je ne sais pas si tu m’attends
J’irai par la mer déchaînée, par les cités de verre
J’ai trop longtemps vu ton visage hanter le vent
Je marcherai les yeux fermés, en relevant la tête
Sur le vol des hirondelles, sans entendre leur cris
Perdu, anonyme, la bouche blême, les mains moites,
Seul, et la mort pour moi sera perdue comme la vie.
Je ne regarderai ni la lumière des avions qui tombe,
Ni les bateliers au loin qui crèvent le brouillard
Et le genou à terre, je verserai sur ta tombe
Une pluie de regrets et de larmes amères