Il pleut. L’herbe, la sueur, le vacarme.
Rouge. Aller chercher Dieu dans le stade.
Mais qui suis-je ? Une poussière dans l’œil.
L’herbe sous mes crampons.
Suis-je le reflet d’un Dieu sur le ballon ?
Plus fort, plus vite. L’herbe. Le ciel s’ouvre à la lumière.
Corner. Aller chercher la victoire
Les klaxon envahissent la nuit dans la ville
Le stade tremble. Mon front en sueur. Je cours.
Je fuis le vacarme. Le ballon rebondit sur le soleil.
Qui suis-je ? Un Dieu ? Le soleil ?
Les nuages m’étranglent.
Suis-je le crachat d’un Dieu infernal ?
Le ballon – plus loin, à droite. A gauche.
Il dévore l’herbe comme un incendie blanc
Rouge. Ma chemise trempée. Le vacarme.
Les spectateurs me soufflent du feu au visage
Noir. Le ballon a disparu dans les banderoles.
La pluie – Je cours. Vite. Loin. Corner.
Mon souffle dans la nuque d’un autre joueur.
Jetez-moi un déluge d’eau glacée
Ma sueur, j’ai chaud, je cours.
A terre. L’herbe. Le sifflet. Vite.
Le soleil essuie mes larmes invisibles ?
Quelqu’un a caressé ma joue ?
La sueur. L’entorse ? Rouge. Carton.
Une pluie fine tombe. Les spectateurs râlent
Agonie de fin de match. Le vacarme.
J’ai mis le gardien en joue. L’herbe. Blanc.
Roulette russe. Vite. Je cours.
Qui suis-je ? Déjà l’herbe sent la victoire
Je cours. Encore. Plus loin, vite. Vers la cage.
Les tribunes se soulèvent comme un boa constrictor.
L’herbe s’enfonce sous mes crampons.
La cage se vide. A gauche. A droite. Vite.
Le ciel se vide de ses Dieux sincères.
La lumière envahit le ciel. Mon visage.
La victoire – Qui suis-je ?