Les roses de poussière

Le fantôme de ma jeunesse m’a tendu une ronce
J’ai reconnu la rose que j’avais cueillie pour toi hier ;
Le temps passe comme un ombre
Je suis rentrée dans ma chambre d’enfant,
Le soir tombait sur les clochers froids
Un rossignol s’est dissout dans le silence,
La cuisine fumait des senteurs épicées
Y-a-t-il encore des anges pour se moquer des Dieux amers ?
Donne moi ta main dans ce capharnaum de lumière,
J’ai sucé la lie de la terre, j’ai aimé à mourir
J’ai volé avec ma cape rouge au-dessus de la mort,
Je ne reconnaissais pas ton visage,
Il était plongé dans les nuages du temps
J’ai abandonné mon jeu de cartes au sort
Et le soleil pénètre dans nos lits défaits
J’ai caressé ta main lisse
J’ai saisi un instant,
Il a glissé entre mes doigts sales
La nuit est tombée
Je marchais les mains dans les poches
Sur l’île de la cité
Et la chaleur des étoiles
Fut un déluge de lumière,
Venez démons qui les hangars incendiez ;
La poésie a bu tout mon sang,
Venez me hanter,
Que la mort accueille mon cœur vanné
Le hall de l’hôpital est désert,
Les patients fantôment les vivants
Mon amour, agenouille-toi avec moi
Devant la dépouille du temps !
Redevenons des enfants,
Eblouis par la clarté de l’avenir ;
J’ai poignardé la nuit,
Elle n’en menait pas large !
Les étoiles ont saigné des mots bleus
Des volutes de feu cinglant
Je me suis assise sur un banc,
Abandonnée aux coups de coude du passé
L’hôpital fermait ses portes coulissantes,
Attends moi. Je cours te rejoindre.
Attends moi où que tu sois dans ce tableau de cendres,
Je vais te faire sortir du cadre !

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