Le LAPD a fait une descente à Tijuana
L’héroïne maculait les murs blanchis
J’ai lancé une balle de base ball au soleil
J’ai touché le coeur d’un oiseau blessé
Le chargeur de mon automatique est plein
Laissez-moi tirer sur le soir
Le soleil mouille ma chemise et mes Ray-Ban
Le plâtre du ciel se désagrège
Un cran d’arrêt brandi devant la nuit
Le politicien a crié sur le parvis de l’église
J’ai descendu une caisse de gnôle
Mon indic a le crâne fendu en deux
Ils diront que c’est mieux si c’est fini entre nous deux
Les radios grésillent, mais je n’entends que ton silence
Viens, parle-moi, je suis désabusé loin de ta voix
La serveuse est asthmatique, le bar vide de toi
Un rhum coca orange deux rues plus loin
Bienvenue dans le Pays du Rêve
Venez vous vautrer dans l’espoir
Le parc d’attraction ferme les yeux sur le crime
Et la nuit bat des cils, impatiente et incivile
Les bras de fer de l’avenir
M’ont dérobé à ton sourire
J’ai mis un coup de poing dans le ballon à cognac
L’océan souffle son vent d’argent près d’ici
Viens danser un tango avec moi !
Ami tu me manques, parle-moi
Dans cette brume de marijuana
J’ai cligné des yeux trois fois
Une musique pop m’a déchiré les tympans
Le massacre avait déjà eu lieu
Les sirènes hurlaient dans la nuit blanche
Je suis le mec le plus triste du LAPD
Je picole dans les toilettes du commissariat
Les braqueurs me font les yeux doux
Et l’océan avale ma conscience
La clé de mon âme, je l’ai jetée dans une flaque de gazoil
Les magazines ne parlent que de toi et moi
D’un flic qui a défié le bruit des mégapoles
Débarrassez-moi de ce torchon à scandales !
Un saxophoniste ivre sous la lune
M’a tendu sa coupelle en argent
Je fais mon footing sous les étoiles
Je suis le flic le plus triste de la ville
Viens, viens-me retrouver sur la jetée
J’ai des choses à te dire avant de me jeter dans les vagues
J’aimais une étoile, elle a filé comme une idée noire
Et le jazz dévore le ciel comme un brouillard