Christianhavn, de nuit


Le capot ouvert, dans Chistianshavn
Ma lambhorgini d’occasion part en fumée
Une femme me lance un regard noir
La lune apparaît dans le ciel brûlant

Le soleil me donne des coups de coude.
Je cherche un garagiste, s’il-vous-plait
Au beau milieu de Copenhague
Un vélo roule dans une flaque d’huile

Les fleurs dansent dans leur écrin de terre
Une fresque au mur s’écaille, le soir tangue,
Un chanteur aux lunettes de soleil ternes
S’époumone dans un bar du quartier

Les fantômes du Museum for Kunst
Ont encerclé ma voiture de course
Et la transportent jusqu’en enfer
J’entends un démon hurler de rire

Son rire vient des entrailles du temps ;
Il déchire le rideau brûlant du ciel
Et retombe en gouttelettes d’eau fraîches
Sur mon front trempé de sueur

Je cherche un garagiste, donnez-moi son adresse,
Je suis noyé dans la lumière du Danemark
Ma lamborghini d’occasion part en fumée
Les jeunes filles la main en visière,

La robe éclatante et fleurie
Me dépassent sur Prinsessegade
Je hurle à l’adresse du ciel
Une prière échappée de mon cœur noir

Ma voiture se mélange aux vapeurs des usines
Le ciel part en lambeau de fumée noire
Et le soir tombe sur le club Loppen
Fermé depuis 1973

J’entre dans une salle remplie de monde
Les stroboscopes fusillent l’air moite
Je jette les clefs de ma voiture partie en fumée
Par-dessus les verres en cristal oubliés

Et je danse un rock mêlé de salsa
Avec le plus beau fantôme de jeune fille du club
Ma sueur se mélange à ses sourires
J’ai trouvé la paix dans Copenhague évanouie

La nuit me prend dans ses bras nus
J’emmène ma danseuse aux pieds légers
Danser un slow devant Christians Kirke
L’église surplombe notre univers

Une pie s’échappe d’un vitrail brisé
Et ma protégée s’enfuit loin de moi
Je suis seul dans Copenhague
Ma voiture est partie en fumée

Je danse un slow avec la nuit larmoyante
Et ma chemise se teinte d’humidité
Je suis seul dans Copenhague
Les étoiles sont mes confidentes


J’ai abandonné près d’un réverbère pâle
Les étincelles damnées de mon âme
Et je danse lentement, happé par la nuit
En face de l’Opéra de Copenhague

Les pies rieuses me rejoignent
Elles imitent mes pas saccadés
En lâchant dans l’air des plumes blanches
Ma voiture est partie en fumée


Et la nuit disparait dans un ballet immaculé
Elle me pousse violemment dans le dos
Jusqu’aux premières heures du matin
Elle me propulse jusqu’au lendemain

Les clefs de ma voitures ont disparu
Je suis seul, perdu, devant l’Opéra
Et la nuit me lâche la main
Je vais rentrer en sifflant la lune

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