Une haie de cyprès se soulève sous le vent
Comme pour saluer mon passage
Je cours à perdre haleine dans les ruelles moribonde
Le ciel me montre son poing brûlant
Le chianti rouge profond de mes lèvres
Tremble encore en entendant ton nom
La terre est jonchée de cadavres de bouteilles
Je suis là, accoudé à une enseigne publicitaire
Je suis ici, seul à la terrasse du Ristoro
Au castello di Ama, j’entends ta voix
Elle résonne dans ma conscience
Comme l’écho d’un soleil splendide
Et les collines de Chianti
S’offrent comme des prostituées
Aux caprices lumineux d’août
J’attends ton ombre dans un château caché par les nuages
Tu vois mon amour, la nuit s’interrompt
Pour nous laisser nous baigner au crépuscule
Dans la rivière qui divise Florence
Tout au bout de ce sentier escarpé
Il s’enfonce dans les rouges et les ors du soir
Le vent souffle ton nom sur les vignes
J’ai acheté un poignard je l’ai plongé dans l’eau de vie
Je vais déchirer le rideau ocre du soir
Je vais taillader un chemin de lumière jusqu’à toi
Tu vois ! Un enfant joue au football
Un vieil homme allume une cigarette
Le ciel souffle des braises sur nos yeux
Je vais dormir dans l’abbaye
Pour prier en joignant nos deux noms
Dans mes prières comme deux mains enlacées
Les rempart de la ville de Lucca
Sont la dentelle blanche sur la nuit
Le théâtre romain de Fiesole
S’enorgueillit encore de son histoire
Il plonge son visage dans les arbres
Quels Dieux m’écoutent encore ?
Je vous dit que mon sort est fait
Il a été décidé par les oliviers de Toscane
Qui ploient sous le soleil comme des paysans
Et cette pluie qui ne tombe pas
Je t’attends en haut d’une des tours de San Gimignano
J’épie ton ombre dissimulée entre les arbres
Je t’attendrai jusqu’à ce qu’il neige
Sur les collines de Toscane