Je cours à perdre haleine dans les ruelles moribonde
Une haie de cyprès se soulève sous le vent
Comme pour saluer mon passage
La terre est jonchée de cadavres de bouteilles

Tu es ma plus belle histoire d’amour
Même si tu n’en as jamais rien su
Je t’attends à l’aéroport Amerigo Vespucci
Je suis là, entre Paris et Florence

Je suis là, accoudé à une enseigne publicitaire
Tout imprégné encore du souvenir de ton visage
Le chianti rouge profond de mes lèvres
Tremble encore en entendant ton nom

Je suis ici, seul à la terrasse du Ristoro
Au castello di Ama, j’entends ta voix
Elle résonne dans ma conscience
Comme l’écho d’un soleil splendide

Et les collines de Chianti
S’offrent comme des prostituées de luxe
Aux caprices lumineux d’août
J’attends ton ombre dans un château caché par les nuages

Tu vois mon amour, la nuit s’interrompt
Pour nous laisser nous baigner au crépuscule
Dans la rivière qui divise Florence
Tout au bout de ce sentier escarpé

Il s’enfonce dans les rouges et les ors du soir
Le vent souffle sur les vignes ton nom
J’ai acheté un poignard serti d’argent
Je vais déchirer le rideau ocre du soir

Je vais taillader un chemin de lumière jusqu’à ton cœur sourd
Tu vois ! Un enfant joue au football
Un vieil homme allume une cigarette
Le ciel souffle des braises sur nos yeux

Je vais dormir dans l’abbaye
Pour prier en joignant nos deux noms
Dans mes prières comme deux mains enlacées
Les rempart de la ville de Lucca

Sont la dentelle blanche sur la nuit
Le théâtre romain de Fiesole
S’enorgueillit encore de son histoire
Il plonge son visage dans les arbres

Quels Dieux m’écoutent encore ?
Je vous dit que mon sort est fait
Entre les oliviers de Toscane
Comme des dés pipés et las

Comme la pluie qui ne tombe pas
Je t’attends en haut d’une des tours de San Gimignano
J’épie ton ombre dissimulée entre les arbres
Je t’attendrai jusqu’à ce qu’il neige

Sur les collines de Toscane