Le jardin de nos silences

Laissez-moi me reposer un instant
Dans ce jardin près de cet étang
Laissez-moi convaincre les fleurs
Que la solitude fait mon bonheur

Je me suis confiée aux nuages
Eux qui trop souvent nous dévisagent
Sans effleurer de leur étoffe
Les jardins de nos silences

J’irai narrer au crépuscule
Que la pluie m’a fait faux bond
J’ai arrosé à main nue toute la soirée
Mes roses et je suis épuisée

Vous voyez, cet enfant dans le jardin
C’est un mirage, il a cent ans
Il vient jouer à colin-maillard avec le vent
Et mastiquer les épines des roses

Le silence hante la paume de mes mains
Près de l’étang, un cygne dans mon jardin
S’est transformé en un geyser de fumée
Les passants le regardaient émerveillés

Laissez-moi me reposer un instant
Dans ce jardin près de cet étang
Laissez-moi convaincre les fleurs
Que la solitude fait mon bonheur

La nuit se cache dans les manches du jour
Le tissu de lumière est plus épais que jamais
Août sermonne la pluie qui va et vient
Comme une amie un peu trop sincère

Voyez, le crépuscule s’attarde sur mes bras
Il me fait un berceau ocre et blanc
Une parenthèse de lumière joyeuse
Qui se propage dans les pupilles du soir

Et cet enfant dans le jardin
C’est un spectre, il a mille ans !
Il vient jouer au tarot avec la nuit
Et se dispute avec les étoiles

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