Les lumières de Francfort s’éteignent, la nuit met ses gants,
Les étoiles réverbèrent ton sourire et celui de Madoff, doucement,
Des milliards atomisés dans les cieux secrets de Londres
Enfant maudit des subprimes, ton monde s’effondre
Dans la pièce, il n’y avait que des innocents
Le visage tuméfié par la vue de l’argent
Et dans ton passé glacé comme un aveu
Une romance entre toi et les Dieux
Jérôme Kerviel, fils d’un système insalubre
Ton destin écrit en filaments d’or sur nos rêves sombres
Ton sourire d’ange brille, tes larmes sont nos regrets
La mise en scène était maudite, par une nuit de mai !
Fantôme de classe moyenne, tu es allé trop vite,
Où étaient les freins ? La dernière étape avant la chute ?
Qui t’as aidé à sauter dans le précipice ? Qui a fait de toi un bouc émissaire ?
Je ne blâme personne, je ne suis moi-même qu’une âme amère
Tu as survécu une décade abîmé dans la contemplation de ta maestria
Les traders sont des magiciens, ils vivent un rêve paria
Mais dites-moi M. le juge, vraiment, était-il responsable
De la fragilité d’un monde au coeur friable ?
Les lumières de Francfort s’éteignent, la nuit met ses gants,
Les étoiles réverbèrent ton sourire et celui de Madoff, doucement,
Des milliards atomisés dans les cieux secrets de Londres
Enfant maudit des subprimes, ton monde s’effondre
Un toxicomane, un artisan ou un Dieu ?
J’ai épluché les news, j’ai fait cent fois mes adieux
A cette époque occulte qui assombrit nos visages
Quand l’argent ensilenciait ta voix de cristal sage
Une décennie a passé, les crises nous ont sonnés
L’histoire se raclait la gorge, les risques se lisent sur les claviers,
Sur les réseaux sociaux, dans des océans d’addiction
Mes yeux t’observent dans ta prison,
Ton envol fut digital, ton idylle tombe en poussière
Jérôme Kerviel fut le fils prodigue d’hier,
Et mon âme est déchirée par ton futur, je suis sans voix
J’ai peur de l’Histoire, je me désole pour ses proies