Vienne

Vienne s’ouvre sur les steppes hongroises
On a donné un bal sur le Prater,
Une demoiselle s’est foulé la cheville,
Une calèche la ramène au mépris des trombes d’eau

Du sucre sur les lèvres, sous les stucs des immeubles,
Les églises de l’Innere Stadt (centre-ville) pleurent les Habsbourg
« Wien bleibt Wien » (Vienne reste Vienne) même sous les flash des touristes,
Et le métro fonce, attisé par le vacarme assourdissant de sa jeunesse

On entend toutes les langues des Balkans
Dans Vienne cosmopolite, des églises aux tours gothiques
Au café Sky qui nous attend au dernier étage,
Allons embrasser la capitale d’un regard de feu

Les rues sont bariolées, le luxe affleure à chaque carrefour,
Je suis partie bronzer dans cette ville-musée à ciel ouvert ; c’est l’été,
Vienne est un concept store, une passion de cinéma
Et la flèche géante de la cathédrale nous menace

La nuit – les montagnes russes se sont arrêtées
La barbe à papa empeste l’air, la sueur,
Je suis montée tout en haut de la nuit étoilée
Dans une nacelle tremblotant sous la pluie

J’ai feuilleté le Times un café à la main
Dans un Kafeehaus (café) qui se rêvait au passé
Les allées baroques accueillent les rires des enfants
Dix petites mains frappent l’air en cadence

Senf oder Kren (moutarde ou raifort ?)
Un bunker hitlérien fait partie du paysage
Et la pluie tombe en gouttes désaccordées
Sur le parlement alors que la nuit appartient aux fantômes

J’ai pris le pouls de Vienne dans une boutique design
Une maison bariolée épouvantait l’épaisseur grise des cieux
Enfile tes patins, Lecteur, je t’offre un tour de piste
Sur la patinoire illuminée et noire de monde,

Reprendras-tu du vin chaud pendant que l’orage gronde ?
Allons nous baigner dans l’eau moirée du Vieux Danube
Observons Vienne reprendre des couleurs matinales
Du haut de la tour nord de la cathédrale Saint-Etienne

L’école d’équitation espagnole parade devant nous
Le spectre de Romi Schneider est imbibé de lumière
Il joue du piano à queue la nuit lorsque le Staatsoper (opéra national) se vide
Alors une musique fantomatique hante la capitale d’Autriche

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