La télévision nous inonde de son vacarme
Elle déverse ses insultes pixelisées
En sentiments plaqués
Sur l’horizon acidulé du soir
Abritons-nous dans le silence
C’est le seul asile resté ouvert aussi tard cette nuit
Les tubes cathodiques crachotent
C’est un sortilège de paroles incantatoires,
Des morts violentes impudiques
Les débats tournent sur eux-mêmes
Comme une élégante toupie
Le présentateur du journal télévisé
A le sourire d’une guêpe dans un bocal
Le dard d’un évangéliste menacé par Dieu,
Sa parole est un collier de feu
Autour des cous des honnêtes citoyens
Les images restent gravées dans nos pupilles,
Nos yeux brûlent, notre champ de vision se rétrécit
Dans la vitrine du grand magasin
Les téléviseurs donnent de la voix
Notre ADN se mélange aux pixels–
Abritons-nous dans le silence,
C’est le seul asile resté ouvert aussi tard cette nuit