J’ai attendu sur le quai de la gare, les lampadaires clignotaient.
Il n’y avait que le souffle du vent pour faire danser mon cœur
J’ai regardé un journal déchiré s’envoler, la pluie battait la cadence
Dans cette gare déserte, les lumières des lampadaires étaient trempés de pluie
J’ai un secret, que les bourrasques essaient de m’arracher
J’ai pensé à ton sourire qui irradie ma mémoire
A une pensée obsédante, qui revient comme le matin
Chaque jour dans ma poitrine, et qui sèche mes larmes
J’ai un secret, que les bourrasques essaient de m’arracher
Je suis tombée amoureuse d’une étendue de nuages blanc
D’un éclair flamboyant qui déchirait la pureté ambiante
D’une forme ombrageuse qui dansait devant ma fenêtre
J’ai un secret, que les bourrasques essaient de m’arracher
Un homme est venu dans ma chambre, par la fenêtre ouverte
Il a caressé chaque livre de ma bibliothèque, j’ai cru qu’il était le vent
Mais quand il s’est retourné j’ai su que j’avais rencontré le diable.
J’ai un secret, que les bourrasques essaient de m’arracher
Je suis amoureuse du Dieu le plus haï sur terre
Un ange déchu, je suis amoureuse de sa lumière éclatante
Et son sourire a volé chaque parcelle de mon âme, je suis
Amoureuse du Diable,
N’essayez pas de raconter mon secret au vent ;
Il ne vous croira pas, j’ai essayé ce matin
J’ai dit à mon fiancé que le Diable m’a embrassé
Dans un rêve obscur, qu’il a serré mon cœur dans son regard
Mon fiancé a eu un rire diabolique, il a appelé les pompiers
Le Diable me regardait partir en ambulance,
J’ai vu une larme couler sur son visage impassible
J’ai un secret, que les bourrasques essaient de m’arracher
J’ai confié mon cœur à l’être le plus cruel de cette terre
Les infirmières essaient de me convaincre qu’il n’en est rien
Mais je sais qu’au loin, l’amour ne m’attend pas en vain
Un jour je sortirai de cet asile où mon fiancé m’a enfermée
J’irai sur le quai d’une gare déserte converser avec la pluie
Cet ange bienveillant qui alourdit les ailes des oiseaux
Qui lave les flammes de nos cœur et qui écoute nos peines
Je suis
Amoureuse du Diable,
N’essayez pas de raconter mon secret ; c’est inutile
J’ai essayé et mon fiancé m’a enfermée dans un asile
Je prie toute la nuit, quand les couloirs sont éteints
Pour que mon rêve prenne les contours d’une silhouette dans la brume
Pour que le Diable m’envoie une lettre, qu’il me chuchote de son timbre divin
Que mon rêve était réel ; qu’il m’embrasse enfin