Pendant le folkondon / Pendant la tornade

Mon amant a laissé tomber ce miroir ovale
Je lisais la charte du Manden près de la folé (fenêtre)
Elle la première charte des droits de l’homme
Transmise par voie orale même pendant la kélé (guerre)

Ajoutons-y un paragraphe pour les oiseaux
Eux qui savent chanter toute la nuit
Ce morceau de miroir brisé
Est mon talisman contre l’ennui

Et toute la journée, le front en wosi (sueur)
Je malaxe la terre glaise sokhoma dyouna (de bon matin)
Mes poteries sont des Dieux vivants
Elles me rappelle l’amour et le soleil

Et la lune a le sourire qui manque à ma vie
J’ai convoqué le Dieu fato (fou) des heures nocturnes
Faites qu’il me rende l’homme que j’aime
Les hibiscus ploient sous le vent d’est

I gnongri (mets-toi à genoux)
I kana kouma bitougou (ne parle plus)
San dibihnlo (le ciel s’obscurcit)
M’bé i fé (je t’aime) voyageur
Peux-tu attacher cette té sitilan (ceinture) de cuir
Et la serrer autour de mes hanches ?
Pendant le folonkondon (tourbillon de vent)

Je suis devenue Komotigui (plus haut niveau de connaissance spirituelle)
En élevant l’âme d’une biche
Jusqu’aux cieux inébranlable
Mon visage a pris les cornes de la bête
Et ma peau est devenu du velours fauve

Joue-moi un air de kora (guitare du Mali)
Pose ta main sur mon sihn (sein)
Faisons danser les étoiles et les kaba (nuages),
Que le ciel se trouble de passion

Comme nos âmes malléables
Faisons danser les arbres luisant
Que leurs cimes frémisse de désir
M’bé i fé (je t’aime) voyageur

Un sabre malinké à franges
Dans ma main droite
Les gouttes de dyoli (sang) ont perlé
Sur la joue de mon amant

La lune a séché sa blessure
Mais mon cœur est resté à ciel ouvert
Hanté par son sougnalila (voleur) impatient
Une dondoli (guêpe) s’est posée sur ma main

Ici le xylophone rythme les saisons
Les bardes se souviennent des naissances
Les fourou (mariages) étincellent dans la nuit pâle
Et la douléin (l’ombre) de la passion peuple les caveaux

I kana gnina (n’oublie pas)
Mes tresses humides le long de mes tempes
Et mon regard bleu comme la nuit
Je t’ai hélé à travers le morceau de miroir brisé
Ton âme s’est envolée, un dakha (canari) est apparu

Il m’a regardé comme un présage
Mes bracelet en cuivre sont devenu de l’or
Quand j’ai compris enfin que tu m’aimais
Peux-tu attacher cette té sitilan (ceinture) de cuir
Et la serrer autour de mes hanches ?
Pendant le folonkondon (tourbillon de vent)

I gnongri (mets-toi à genoux)
I kana kouma bitougou (ne parle plus)
San dibihnlo (le ciel s’obscurcit)
M’bé i fé (je t’aime) voyageur
Peux-tu attacher cette té sitilan (ceinture) de cuir
Et la serrer autour de mes hanches ?
Pendant le folonkondon (tourbillon de vent)

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