- Paris – Grand-Duché de Luxembourg
Taux de croissance 3,5%
J’ai mis ma robe la plus échancrée
Mon läif (corps) est en feu
Je bois du Riesling dans une suite cristal du Grand Hôtel
Le lustre rouillé évente mes mèches folles
La vie est une Klengegkeet (bagatelle), un chandelier parti en fumée. - Son Altesse Royale le Grand-Duc Henri
A craché sur un chien errant près d’une bijouterie
Sa tabatière prend la pluie
J’ai saccagé une première banque
J’ai jeté les liasses de billet sur la Place d’arme
On dirait une averse de schnéi (neige) verte
Pendant qu’on chantait Ons Heemecht (hymne du Luxembourg)
Les piétons affolés se battent pour les rattraper
Un manager gémit en Lëtzebuergsch (luxembourgeois) - Voyageur je t’aime comme un fou, comme un criminel en fuite
Le Fort Thungen nous fait les gros yeux cette nuets (nuit)
Le vaisseau de verre du musée d’art moderne s’est décroché de son socle
Il va nous emmener dans l’œil du soleil
Nous protéger de la saleté de ce monde - Voyageur, tu étais mon repère dans ce pays
Je vais commettre le sënn (péché) de luxure
Prends ma main allons hanter la Philarmonie
Allons boire au Crystal club
Joffer (mademoiselle), voulez-vous enlacer ce Voyageur ?
La Musek (musique) me taillade les tympans
Il y a un Spiegel (miroir) au fond de la boîte
Mes larmes Voyageurs, sont imperceptibles
Arrachons leurs sacs aux filles en Gucci Poiray et Vuitton
Etalons la cendre de nos morales mondaines
Et la pluie tombe sur les macarons de Goedert - Dévalons le sentier de la corniche
Prends ma main mon ange, viens,
je t’emmène manger un framboisier au chocolat
Le luxe me donne la nausée
Voyageur lâche ma main
Ce monde m’est insupportable
Je vais mettre le feu au rires aigus des passants - Le château d’Urspelt épie les moineaux
Je me suis faufilée entre les serveuses en blanc
Les étoiles lavent la nuit de tout soupçon
Le viaduc Charlotte de Kirchberg s’allume
La lune souffle sa lumière sur les Ardennes
Entends-tu le mouvement imperceptible des heures ? - L’Empfanksbuffet (le buffet de réception) clignote de mille feux
Mes yeux sont humides, j’ai mangé la lie des conversations mondaines
Je n’arrive pas à oublier ton sourire, Voyageur
Je suis un Entreprenner (entrepreneur) du crime, fou de ton Gesiicht (visage)
Viens spiller (jouer) avec moi, à l’amour, partons d’ici embrasse-moi
Faisons l’amour sur le Kiesel (gravier) éploré ou dans ce Wisen (pré) oublié
Les Meedercher (filles) nous suivent allons faire des Dommheeten (bêtises) - La vie est une Klengegkeet (bagatelle), un chandelier parti en fumée
Je meurs pour un Bees (baiser), la nuit est un Erliefnes (événement) ici
Quelle est la température de ton corps, dans cette tempête criminelle ?
Prends ces fruits séchés et ce lance-flamme. Allons mettre le feu aux villas
Je ne vais pas te mentir je ne fais que passer dans cette vie
Et mon amour pour toi était un accident. Il m’a fait finir dans le fossé
Je suis un Bierger (citoyen) de la révolte, mon sourire est une Giewel (façade)
Et ma Fieder (plume) est la seule qui arrive à s’imprégner de l’encre de mon cœur - Vois ! Une Kirche (église) brûle déjà, Voyageur ! J’ai mis le feu à la ville de Luxembourg !
Les cabinets d’avocats, les banques et les devantures des magasins se consument comme des amantes éplorées
Le feu crépite lentement dans la prunelle de mes yeux morts-vivants
Je ne vais pas te léien (mentir) je t’aime toujours mais je dois accomplir mes crimes
Il y a du Blutt (sang) sur mes mains, les braises s’envolent jusqu’aux lampes des réverbères
Des enfants crient, un gros bonhomme a les mains sur sa casquette.
Qui a mis un Diks (disque) ? Je ne veux pas de musique ! Je veux voir la ville brûler !
J’ai perdu l’amour du seul homme que j’aimais. Je veux voir la ville partir en fumée ! - Le lendemain, des étendues de Wichs (cirages), les braises sont devenues de la cire noire
Je me suis fait une Kroun (couronne) avec des perles ramassées dans le caniveau
Des lambeaux de billets s’accrochent aux branches des arbres. On entend les sirènes des pompiers.
La vie est une Klengegkeet (bagatelle), un chandelier parti en fumée.
Je meurs d’amour pour un Voyageur, qui s’endort loin de mon crime
Viens spiller (jouer) avec moi, partons d’ici embrasse-moi
Voyageur ma peine n’est pas étanche et tu m’as brisé le cœur
Je bois du Riesling dans une suite cristal.
Je l’attends au septième étage du château d’Urspelt.
Veux-tu une Pijen (pêche), j’en ai volé pour toi au milieu du chaos.
Mes yeux sont humides, j’ai essuyé mes yeux à la poussière de la morale,
Je n’arrive pas à oublier ton sourire, Voyageur