Le havre

C’est un endroit somptueux que la mort n’atteint plus
A cent mètres sous l’eau des tours d’acier fondu
Dorment vêtues d’algues et attendent le nageur
L’eau coule ses yeux froids sous le ciel rageur
Et accueille l’orage comme un glacier huilé.

Il existe un havre sûr que la mort n’atteint pas
Mais si vous approchez trop du sens de cet endroit
Sa lumière fissurera la paroi de votre œil
Les murènes s’habilleront avec votre dépouille
Le sel de leurs écailles recouvrira votre âme.

C’est un endroit somptueux que le soleil évite
A cent mètre en arrière de la dernière halte
Une colonne de buée rongée par le courant
Que les hommes recherchent toute leur vie durant.

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