Sur le flanc nord-est de la montagne
La rivière Luo parle aux nuages
La forêt de cèdre protège les esprits
La légende est imprégnée par le soleil
On entend des cris dans la montagne
Et les murs de pierre blanche tremblent
Les saints hommes ont le regard des démons
Et la silhouette ombrageuse des éperviers
Aujourd’hui le reflet de la légende hante le ciel
Un hôtel restaurant ouvre ses portes
Les couleurs des étals marchands agresse l’œil
Près du premier monastère sous le ciel
Hier un sage amaigri marcha jusqu’à Nankin
L’empereur Wu chassa ses idées pacifistes
Da Mo a traversé le fleuve Jaune sur un roseau
Le silence hantait chacune de ses respirations
9 années durant, il a médité comme un songe
Il s’est même coupé les paupières pour ne plus s’endormir
Le langage des insectes lui est devenu familier
Voyageur, prend ce livre d’Histoire,
C’était en hiver, la neige avait recouvert les toits frisés du Shaolin,
Les moines épuisés se lassaient de la méditation
L’un d’eux mit au point un remède par l’effort
La paix de l’âme doit-elle se faire toujours au prix des perles de sueur ?
Aujourd’hui laissé à l’abandon de l’herbe
Le site accueille les tourbillons du vent
La légende est imprégnée de sang séché
L’Histoire en est recouverte comme un drap de noces
Les caractères chinois sur une stèle
Racontent l’histoire d’un serpent et d’un oiseau
Ils inspirèrent des mouvements de lutte
Au 13ème siècle au crépuscule de la dynastie Song
Une horde de brigands a franchi le Hoang Ho
Pour répandre la terreur et les larmes
Mais des silhouettes brunes ont surgi dans la fumée
Les moines ont empêché l’enfer de prendre possession de la terre
Voyageur, si tu gravis le mont Shao Shih à mes côtés,
Tes oreilles envoûtées par la plainte déchirante du vent
Tu verras se dresser comme le corps d’un Dieu sur la montagne,
Le temple en ruine de ce monastère légendaire
Lis donc Shui Hu Zhuan (le roman des bords de l’eau) dans mes bras,
Les pages racontent l’histoire d’autres amoureux du ciel
L’histoire de Shaolin est comme ce voyage poétique,
Un pèlerinage vers l’indicible
Voyageur, mon cœur s’est mis a battre plus fort
En apprenant le maniement de la lance
Je défierai le ciel à main nue pour t’arracher au vent
Je me battrai contre chaque bourrasque invisible,
Entends-tu ? Des cris dans la montagne !
Et les murs de pierre blanche tremblent
Les fantômes ici ont le regard des démons
Et la silhouette ombrageuse du Temps