Dem naa (je suis parti)
J’ai voyagé dans tous les continents d’argile
J’ai traversé le bleu des villes par une nuit de feu
J’ai emmené des fleurs avec moi
Leur parfum n’a pas su m’ennivrer
Seule une femme m’a fait me retourner
Son visage se moque encore de moi dans la brume

L’amour – comme un sawaar su këppu (le train qui déraille)
Et emporte chaque vie trop tranquille
Chaque rire qui n’était pas sincère
J’ai marché cent nuits pour la retrouver
Pour enlacer son corps mince
Mon voyage m’a laissé haletant
A la porte de la folie

Danaa dellu reew mima judoo
(je retournerai au pays où je suis né)
En emmenant l’espoir, ce vieil habitué
Ce feu brûlant de la taverne de mon âme
Je verrais les contours du visage de la femme que j’aime dans la fumée
Les braises danseront dans la cour de ma maison
Et les arbres tamariniers me dévisageront
Comme si j’étais tombé amoureux de la folie

Maa kenn tëddul ?
(littéralement : est-ce que personne n’est couché / traduction : comment va votre famille ?)
Les oiseaux blancs disparaissent dans la nuit de cire
J’ai voyagé dans tous les continents d’argile
J’ai traversé le bleu des villes par une nuit de feu
Je rentre chez moi avec un unique rêve
Qui se découpe sur le papier de mon existence
Au milieu de ces gens que je ne reconnais plus

Sant dëkkul fenn
(dicton wolof : les noms de famille n’habitent nulle part / traduction : ils ne sont pas caractéristiques d’un village)
Et les fantômes de mes ancêtres
Ont recouvert le pays de leurs ricanements
J’entends qu’on sonne minuit, mes pas s’arrêtent
Mon voyage prend fin dans cette maison imaginaire,
La nuit m’encourage a déposer mes sacs
Seul un visage me fait renoncer au sommeil