Idirlíon (internet) est en panne ce soir
Un spectre a coupé les fils électriques
La teilifís (télévision) du prêtre est restée allumée tard,
Dans cette sráid (rue) obscure où les démons passent
Comme des notes d’une partition désaccordée
Mon amour, peux-tu allumer la lumière
Il pleuvait, je suis revenue trempée
J’ai couru me réfugier dans une uimh mórbhealach (voie sans issue)
Les enfants jouaient dans la statio seirbhíse (station service)
Ma voiture s’est trouvée au milieu d’un tionóisc (accident)
Je l’ai laissée au milieu de l’autoroute
Et j’ai couru comme une larme sur ta joue
Sans me protéger de la pluie
Comme un mur sous la pluie battante
Comme un matin chassé par l’averse
Comme une étoile éteinte par la nuit
Dans nos villes à l’arrêt, parmi les murs de béton
Et puisque la chaleur de ton corps m’est toirmiscthe (interdite)
J’attendrai sous le rideau de brouillard
En dansant comme un ciel agité par la pluie
Comme une flamme léchée par le vent
La garda (police) est témoin de mon amour
Un commissaire a voulu me raccompagner chez moi
Sa voix était douce ses manières affables
Mais je n’ai pas pu le suivre, j’aime trop ce fantôme qui lit mes vers
Le soir, à la terrasse d’un ní chatháin (café),
Alors que mes amis parlent de politique
J’attends qu’il fasse tomber la lumière de son regard sur mon papier
Et à cet instant, je me dissous entre le rêve et la réalité,
Aucun aerárthach (avion) ne trouble plus le ciel
Et ma ville s’endort comme un chat roulé en boule
J’écris toute la nuit, suspendue aux lèvres d’un fantôme
Idirlíon (internet) est en panne ce soir
Un spectre a coupé les fils électriques
La teilifís (télévision) du prêtre est restée allumée tard,
Dans cette sráid (rue) obscure où les démons passent
Comme des notes d’une partition désaccordée