Voyageur, la route est longue jusqu’à notre destination
Mais Lasa ny zavona
Le brouillard s’est levé
Ma robe est éclaboussée de lumière
Je voudrais que tu pose ta voix sur mes lèvres
As-tu vu défiler ce nuage pressé qui m’inspire ?
Manao veloma azy aho.
Dites-lui bonjour de ma part.
Voyageur tu es la lakile (clef) de cette poésie
Et matin’ny hetaheta aho (Je meurs de soif)
Tu m’as versé le vin qui inspire les poètes
Je vais voler à Hâfez les roses les plus sincères
Je déroberai à Khayyam les syllabes de la nuit
Rumi cherchera longtemps sa coupe de vin
Le ciel dans lequel je me noie est impossible à traverser
Et le goudron fond sous le soleil de notre duel
L’orage menace.
Mon appartement reste éclairé tard
Je ne dormirai pas.
La nuit peut aller se damner. Je vais rester debout.
Seule au milieu d’un ciel de rêves vains
Bercée par la musique d’autres poètes
J’écrirai un jour le poème le plus lumineux
Et quand j’aurai touché ton âme avec ce feu
Je saurai que ny alina (la nuit) a pris fin
J’emprunterai le manteau d’un nuage
Et j’irai t’enlacer où que tu te trouves
Je parlerai à la pluie je lui dirai de te rafraichir
Laisse-moi passer iray minitra (une minute) avec toi
Je ferai mentir les ciels qui me regardent avec sérieux
J’apprendrai ta langue, et mille autres encore
J’écrirais des ballades en norvégien et des récits de guerre en danois,
Pour que tu me pardonnes et me parles enfin
Il y avait un chardonneret dans mon jardin
Je lui ai soufflé un message tendre
Je ne sais pas si son chant t’est parvenu
Il a pu s’égarer en traversant l’océan
Moi j’ai perdu la raison en trempant mon doigt dans l’encre,
Qui a pu la mélanger avec du feu ?
Je t’écris d’un rêve obscur, d’un sentier mal famé
Est-ce la destinée des poètes que de se perdre dans la nuit ?
Je t’écris d’une ville sur laquelle ne tombent que les rayons les plus brûlants
D’un pays où le vent ne souffle que par amour
Je me suis étourdie à l’ombre de ton rire,
Cette vie est trop courte pour être raisonnable
Et angamba ho avy ny orana
(Je crois qu’il va pleuvoir)
Voyageur, ho avy ny rambaratra
(Il va y avoir de l’orage)
Allons, prends ma main fuyons cette ville
Les néons défigurent les sourires des boutiques
Personne ne nous regarde partir. C’est la nuit.
Andao ! (Allons-y !)
Enfonçons nous dans les ténèbres de la poésie
Jusqu’à nous perdre et nous consumer en entier
Ce fandriana (lit) de brindilles nous réchauffera
Voygeur tu es la lakile (clef) de ma poésie
Et matin’ny hetaheta aho (Je meurs de soif)
Tu m’as versé le vin qui inspire les poètes
Je vais voler à Hâfez les roses les plus sincères
Le ciel dans lequel je me noie est impossible à traverser
Et le goudron fond sous le soleil de notre duel