J’ai attendu sevenyst (sept nuits) que tu me reviennes,
J’avais déjà bu toute la liqueur yvor (ivoire) de la lune,
Mais tu n’es pas venu. Une chouette s’est moqué de mon impatience,
Je lui ai demandé de me laisser kairen (voyager)
Jusqu’à une réalité où tu serais mien,
Dans le jardin du lynde (tilleul), ta voix a fait surface,
J’avais bu tout le licour (le jus) des heures tranquilles,
Avant de m’abreuver de toute la fay (foi) de l’existence,
En te voyant, ce ballet (poem) s’est échappé de ma sacoche,
J’ai attendu le bruit de tes pas sevenyst (sept nuits) Voyageur,
L’yvor (ivoire) de la liqueur de la lune, je l’ai bu tout entier
Je ne vais pas felye (trahir) ce secret né dans mon âme
Je ne trahirai pas l’espoir dans ta voix, je ne trahirai pas le feu,
Que mon corps a conçu agayns (en présence de) ta voix d’ambre
Je t’attends siching (soupirant) au seuil de ce monde damné
J’échange mon passé contre une makaris (fleur des poètes)
Laisse-moi t’aimer comme les fantômes, sans remeid (remède)
Dans cette époque agitée, laisse-moi te submerger de lumière
Ma poésie est un mendiant qui secoue ses rêves shyderyol (brisés)
Allume ma cigarette, Voyageur, je t’ai attendu sevenyst (sept nuits)
Laisse-moi kairen (voyager) jusqu’à l’océan d’yvor (ivoire) qu’est l’amour
Je t’attends sous un lynde (tilleul), je t’attends sans faillir,
Allons voler l’éclat mystérieux des makaris (fleurs des poètes)
Mon ballet (poème) rime avec ton ombre, Voyageur,
Mon lykam (corps) a fondu son métal brûlant à l’herede (la source)
D’une tempête bouillonant de lumière —
Soupirons yferis (ensemble) hors de ce rêve éternel
La folde (la terre) en oubliera ses fleurs les plus sombres
Agayns (en la présence de) ce sentiment plus pourpre qu’un soleil crépusculaire
J’entrevois la fyn (fin) de ces sept nuits incendiaires,
J’ai aperçu un lac en rêve, bordé de parterres d’amaranthes
Le feu de la springaldis (jeunesse) nous rends peut-être fous,
Mais le chemin dyne (sombre) du réél se mélange au lilas du matin
Je t’attendrai encore sevenyst, en étanchant ma soif à la liqueur d’yvor de la lune,
J’attendrai sevenyst que tu me reviennes