Le ministre m’a tendu une coupe
Les pétales de la roseraie
Macèrent dans la liqueur brune
Comme ma capitale dans le crime
Le politicien a caressé mon épaule nue
J’ai vu l’autoroute se cabrer
Les devantures des magasins se barricader
Avant la déferlante du brigandage
J’ai marché seule sur la route
Les ordures jonchaient la chaussée
Le ministre reposait dans mes draps
Enveloppé dans un océan de regrets
Je me suis agenouillée dans la roseraie
Mes mains en coupe, j’ai versé la lumière du soleil
Sur mon corps meurtri par l’Histoire
Et je me suis endormie jusqu’aux premiers coups de cutter du matin
Si les roses m’oublient…
Faites que le crime surgisse de terre
Sous l’apparence d’un héron noir
Et qu’il transperce chaque promesse trahie
Si les roses m’oublient…
Faites que les âmes malhonnêtes se heurtent, émané de sa tombe,
A mon spectre armé de la plus dangereuses des fleurs
Faites que cette fleur leur crache son venin au visage
Je prie sur le corps de ma ville meurtrie
Faites que les ordures se changent en pétales
Et si je m’endors pour toujours dans la roseraie
Faites que les roses m’oublient…