La vie sale (Français Québécois / Français métropolitain)

Ce matin, il y avait de la boucane* derrière ma vitre
(fumée)
Il faisait frette* ; je m’achalais** sur des litres de dossiers
(*froid) (**ennuyais)
Un clavardage* avec ma blonde pour décompresser
(chat sur internet)
Quand mon patron s’est pointé la fly à l’air*
(*la braguette à l’air)

Il niaisait avec le puck*, tournicotait autour de moi
(*tournait autour de moi)
Puis en me regardant ciller finalement il a capoté*
(*pété un cable)
Moi je cognais des clous* au son de sa fausseté
(*luttais pour ne pas m’endormir)
Il s’épivardait sans raison : je n’avais rien fait du tout
(*s’excitait, s’énerver)
Aucun motif pour me virer – mais
Il m’a donné mon 4%*
(Il m’a licencié)

Le Bien-Etre Social* me soigne,
(*les aides sociales)
Pas de quoi geindre pas de quoi pleurer
Mais dans ma Scott towel* usagée
(*Sopalin)
La sloche* de mes larmes brûle le papier
(*neige fondue)
Je chigne et ça vient de s’éteindre*
(*point barre)

Un enfant assis près de mon citron*
(voiture pourrie)
Siffle une liqueur* à la framboise
(un soda sans alcool)
En me regardant me décomposer
Moi je mord dans un chien-chaud*
(un hot-dog)
A la chair flasque – sauce de synthèse,
En rêvant de me paqueter la fraise*
(*de me bourrer la gueule)

Plus une pinotte* dans ma poche tiraillée,
(cacahuète)
Et mon patron qui me prend pour une valise*,
(*pour un con)
Je passe la nuit sur la corde à linge*
(*je passe une nuit blanche)
Dedans mes rêves imaginaires
La frima* recouvre mes dernières cennes noires**
(* buée givrée) (**mes sous)

Un siffleux* matinal m’a réveillé
(* une marmotte)
Rien qui vaille dans ma boite à malle*
(ma boite aux lettres)
Je n’aimerais rien tant que caller l’original*
(*avoir la gueule de bois)
Barrer* les portes de chez moi
(*fermer)
Et lanterner

Mais finalement par le matin sale
Un sous-marin* malingre en main
(*sandwich)
J’ai écumé les tracks* de mon quartier
(*voies de chemin de fer)
Je suis scrap*, un peu packté*
(*complètement HS), (**saoûl)
La vie sale**, ça n’est pas pour moi
(*Se la couler douce)

J’embarque avec toi* Mère Thérésa,
(*Je suis d’accord avec toi)
Cette vie estbet déloyale
(*terne)
Je m’en vais arracher chaque pamphlet*
(tract politique)
Déchirer chaque sourire politicard
Affiché aux murs de cette ville sans projet

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s