L’espoir du feu écorche l’aube
Mon cœur s’est réfugié trop longtemps
Dans l’asile de la nuit
Je suis un incendie dévorant l’océan d’urbanité
Mes mains terrassent les pelouses flambées,
Ma langue fane les fleurs des cimetières
La neige hier encore brûlait mes yeux clairs
Aujourd’hui des braises sont tombées sur cette page
Je les ai ramassées à main nue
Pour les jeter au visage de ma ville
Je vais transformer les immeubles Haussmanniens
En champs de charbon décharnés
Je suis un incendie dans ce tableau urbain
Laisse-moi brûler hors du cadre
De tes soupirs mutiques
Ce matin le soleil a décidé
D’assister à ma pyromanie
Dans les ruelles de la capitale,
Je suis un incendie
J’ai dévalisé la fraicheur de l’hiver
Je suis une roue de feu sur la place publique
Et un feu follet s’allume
Chaque fois que tu ris —
Des braises sont tombées sur cette poésie
Laisse-moi les ramasser à main nue
Pour les jeter au visage de ma ville morte
Je vais transformer Paris en un incendie d’encre