La nuit à Riyadh. Voyageur, quittons Iskutl ánda (L’Ecosse) et son froid glaçant,
Laissons nos âmes se dissoudre dans l’áas (croyance profonde) des rimáal (sables) autour de Riyadh
Comme toi je ne suis qu’un ájnabi (étranger) à cette splendeur, les rayons de soleil d’ici sont braqués sur nous comme des :aks eksrai (rayons x)
Tel un :álam (étendard), la beauté transparait dans les yeux des femmes vêtues d’une fustáan (robe féminine)
Attendrons nous fájr (l’aube) accoupis au seul d’une sifáarah (ambassade) déserte ?
Tandis qu’Al-Yáman (Yemen) meurt aux mains d’un ágrab (scorpion) royal ?
Attendrons nous qu’un nuage de regrets áswad (noir) vienne maquiller les lèvres de la nuit d’or ?
Au coeur de Riyadh, j’attendrai des heures plus calmes ; mes yeux sont comme la nuit, ban áfsaji (violet)
Voyageur, es-tu capable d’attacher ce bánjari (bracelet) fermement à mon poignet sans me faire mal ?
Une lampe ázrag (bleue) éclaircit notre chemin, la harr (chaleur) embrume nos idées
As-tu faim ? — Prends des bárgar sámak (fishburger) dans une de ces boutiques,
Ton sourire est devenu mon principal hawáayah (hobby, préoccupation) littéraire depuis un moment désormais,
Et la jábal (montagne) du désir est tapie derrière les nuages, masquant une jaish (armée) d’oiseaux fiévreux
Qui m’ont dessiné un jawáaz as-sáfar (passeport) poétique rimant avec du sable ;
Voyageur, les nuits qui viennent seront longues et gháali (coûteuses),
Je te suggère de verser un peu de gáhwah (café) sur tes rêves, et de mettre des looz (amandes) sur ta langue
La kand áishan (climatisation) ne fonctionne plus, trempons-nous dans la sueur du Destin
Les shawáari (rues) de Riyadh ensevelissent l’espoir d’un peuple sous les rideaux de l’Histoire
Les dunes saoudiennes prennent feu comme des majáamir (encensoirs) de sable