Yukio Mishima

Kimitake Hiraoka,
Devant la flamme de tes paupières, un pavillon d’or brûle.
A ta fenêtre une lame gicle : il y a ton sang sur la neige.
Le mont Fuji fait écho à ta fascination pour les flots tumultueux de la mort
Sur tes épaules tu portes en bandoulière l’exagération.
Elle est ton viatique sur cette terre – esprit militaire –.
Ton premier roman est publié pendant la guerre,
Alors que le papier se fait rare
Patriote apostrophant le vide de tes semblables,
Tu te confesses sous un masque
De ton amour pour l’humanité
Ange en décomposition dans les bars de Paris
Tu manies le sabre sous la neige du printemps
Moralité fantasmagorique
D’un destin contrarié
Tu protégea l’empereur
Les chevaux échappés
De ta conscience archaïque
Resteront gravés pour toujours
Dans la mer immobile
Du présent en décomposition
Si au cimetière de Tama
Par une journée de décembre
Je me retrouve sur ta tombe
Avec le soleil et l’acier
Pour toute défense,
Agenouillé tel un esprit brisé
Par les offenses que l’on t’a faites,
Je tracerai sur la neige épaisse
Tes initiales désenchantées

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