Le train d’Aso

Le train sept étoiles d’Aso
Sillonne la nuit de la préfecture de Kyushu
Sous le coton de mousse jaune du ciel

La pente des montagnes dévalées par les nuages denses
Une polyphonie de bleu et d’or
Dans la nuit de la côte de Miyazaki

Se faire avaler par le bruit des rails,
Quand le café a une odeur de terre fraîche
J’ai écrasé une cerise mûre sur la vitre gelée
Dans la nuit de Kyushu ;

Et j’ai caressé le siège boisé de velours mauve
Au matin la fumée des onsen nous essorent
Le volcan d’Aso gémit, ses tempes
Ont été déchiquetées par des oiseaux de pluie ;

Prends ma main, allons à pied marcher dans la montagne,
Déjà la route tournoie, comme nos âmes embrumées
Le train s’est arrêté, même le piano-bar s’est tu

Les ateliers de la ville d’Arita
Recouvrent la pupille de tes yeux
D’une céramique fissurée de désir blanc

C’est une loterie de pureté verte
Qui s’étale à perte d’horizon
Les rails dégringolent les sentes
Et chutent, et chutent sous les nuages

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