Les cités de poudre

Une tête d’enfant jaillit
De la bouche d’égout
Son rire strident occupe
Chaque fenêtre de la cité

Ce jour-là elle était belle
Dans sa crinoline blanchâtre
Et les dentelles et la crêpe
Ont martelé la route grise

L’éducatrice croit au miracle
Dans les longs champs de blé mûr
Elle caresse Dieu avec rage
Et tamise les barils de poudre

Ses voiles ont blanchi les murs de grès
C’est la fuite d’une hirondelle
Et une voiture l’attend dans le fossé
La portière grince en s’ouvrant

Et les poutres se désossent
Comme les idéaux, surfaces cireuses
Dis, l’espoir nous ensorcelle
Les cieux sont trop grand pour nous

Qui pourrait leur faire l’ourlet
Raccourcir les nuages ?
Dis, cette buée grise couvre
Tous les parcs de ce quartier

Elle ferme les bouches entrouvertes
Les accords malades des guitares
Elle écrase les accents démembrés
Qui pourrait raccourcir le ciel ?

Elle a les cils épais d’une palombe
Des brindilles dans ses mèches brunes
Et la chute d’une étoile trouble
La mélasse liquide de la nuit

L’éducatrice croit au miracle
Dans les longs champs de blé mûr
Elle caresse Dieu avec rage
Elle disperse les barils de poudre

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