Les enfants dévalent la colline, la roumavàgi (procession)
Jaillit entre les lumières ocres, la main de la nòvi (fiancée)
Recueille chacun des scintillements du ciel d’eici (d’ici)
Et les âmes tournent autour du bonheur comme une relògi (horloge) ;
Une commode de bois d’amelié (d’amandier) lasse
Contemple le fue (feu) agité de la jeunesse
Venue caresser l’ar-de-sedo (arc-en-ciel) des étoffes
Les robes de la fado (fée) ; venue fa d’esbroufe (crâner)
Dans les yeux merinjado (aubergine)
De cette mariée en gounello (mini-jupe)
Le charme intrigant de l’abiho (abeille)
La vivacité joueuse d’une baudufo (toupie)
Avancez, venez applaudir, encaro (encore)
Une salve blanche pour la dansarello (la danseuse)
L’estello (l’étoile) attend son amant près d’une passejado (une promenade)
Pour l’enfermer dans un grand cabas bluio (bleu)
Formes ombreuses, pupilles de dra (dragon)
Qu’avez-vous donc à parpeleja (clignoter) ?
Faut-il un drame pour pantaia (rêver) ?
La vent des vallées, pour pensa (penser) ?
Il surgit comme le poing du Diable, le calabrun (crépuscule)
Ensevelit l’œil tendre du manufatan (voyou)
Un pétard claque dans la rosée nuageuse ; le chavano (orage)
Irrigue le dos bombé des restanco (cultures en terrasse)